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Labubu est-il le nouveau Pokémon ?

Labubu est-il le nouveau Pokémon ?

Depuis plus de 25 ans, Pokémon est une référence incontournable du divertissement et de la culture pop. Ses cartes, ses jeux vidéo, son dessin animé et ses innombrables produits dérivés ont bâti un univers transgénérationnel qui passionne autant les enfants que les adultes collectionneurs.
Mais depuis peu, un autre phénomène attire l’attention : Labubu, une créature étrange au sourire espiègle, créée par l’artiste hongkongais Kasing Lung et popularisée par le fabricant chinois Pop Mart. Bien que totalement distinct de Pokémon sur le plan narratif et artistique, Labubu est souvent comparé à Pikachu et ses amis, en raison de mécaniques de collection similaires et d’une viralité fulgurante. Alors, Labubu est-il vraiment le nouveau Pokémon ?

L’héritage Pokémon : un modèle inégalé de collection

Pokémon repose sur un écosystème narratif riche : chaque nouvelle génération introduit de nouvelles créatures, des aventures et des règles de jeu qui alimentent la passion des fans. Les cartes Pokémon, apparues en 1996, sont devenues des objets de collection parmi les plus prisés au monde, certaines atteignant plusieurs centaines de milliers d’euros lors de ventes aux enchères.

Ce succès tient aussi à une communauté mondiale structurée, avec des tournois, des événements officiels et une base de fans qui se renouvelle chaque génération. Pokémon a ainsi consolidé une légitimité et une stabilité économique qui font de lui un modèle de longévité.

Labubu, le phénomène “dark cute”

À l’inverse, Labubu n’a pas été pensé comme un produit narratif ou un univers médiatique étendu. Créé en 2015 par Kasing Lung dans ses livres illustrés The Monsters, Labubu a pris vie grâce à sa transformation en figurine par Pop Mart à partir de 2019.

Avec ses grandes oreilles, son sourire plein de dents pointues et son esthétique qualifiée de “ugly cute” ou “dark cute”, Labubu séduit par son apparence atypique. Sa popularité a explosé lorsque des célébrités comme Lisa (BLACKPINK) ou Rihanna l’ont exhibé sur les réseaux sociaux, accélérant sa diffusion auprès d’un public jeune adulte et branché.

Contrairement à Pokémon, Labubu est clairement pensé comme un designer toy, destiné aux collectionneurs à partir de 15 ans, et non comme un jouet pour enfants.

Des points communs frappants : collection, rareté et viralité

Si Pokémon et Labubu ne partagent aucun lien narratif, ils se rejoignent sur le terrain du marketing et de la collection.

Les cartes Pokémon se découvrent dans des boosters, tandis que Labubu est vendu en “blind box”, où l’on ignore la figurine que l’on va obtenir. Dans les deux cas, l’achat devient une expérience de hasard et de surprise.

La rareté artificielle joue un rôle central : éditions limitées, figurines spéciales ou cartes holographiques nourrissent l’envie de collectionner et la spéculation sur le marché secondaire.

L’effet communautaire et l’unboxing viral font partie de l’expérience. TikTok, Instagram et YouTube regorgent de vidéos où l’on découvre un Labubu rare, tout comme des boosters Pokémon ouvrant sur une carte précieuse.

Dans les deux cas, le plaisir de collectionner se combine à l’adrénaline du tirage rare et à la joie de partager sa découverte.

Des différences majeures : pérennité contre instantanéité

La principale différence tient à la profondeur des univers.
Pokémon bénéficie d’un récit transgénérationnel, de personnages iconiques et d’une histoire qui a traversé les époques.

Labubu, en revanche, reste un objet de collection esthétique, sans dessin animé, sans jeu vidéo et sans grande mythologie partagée.

De plus, la stabilité diffère : Pokémon a prouvé sa durabilité sur plus de deux décennies, tandis que Labubu demeure soumis aux aléas des modes et des réseaux sociaux. Son avenir dépend de sa capacité à dépasser le simple effet viral et à s’installer durablement dans la culture pop.

Héritage et influence dans la culture pop

Ce parallèle entre Pokémon et Labubu illustre deux manières de faire vibrer les collectionneurs :

  • Pokémon comme modèle de collection durable et intergénérationnelle.
  • Labubu comme symbole d’une consommation virale et éphémère, portée par les réseaux sociaux et la culture des célébrités.

Tous deux incarnent le phénomène de l’adulescence, cette tendance qui voit les adultes redécouvrir le plaisir des jouets, non pas pour jouer, mais pour collectionner, investir et exposer.

Alors, Labubu est-il vraiment le nouveau Pokémon ? La réponse est non, si l’on parle d’univers narratif, de profondeur et de stabilité. Mais oui, si l’on s’intéresse aux mécanismes de rareté, de spéculation et de viralité.
Pokémon est un pilier durable de la culture pop mondiale, tandis que Labubu est une météorite brillante, qui capte l’air du temps et redéfinit l’expérience de la collection moderne. Leur comparaison dit moins sur leur lien direct que sur notre époque : une ère où la collection est devenue une passion partagée, entre nostalgie et tendances virales.